COMMUNIQUE – La Mauritanie exhorte le monde à combattre la confidentialité dans la pêche ; l’Indonésie et le Sénégal s’y engagent
La
Mauritanie lance une initiative de transparence globale dans le secteur
de la pêche, faisant tomber un obstacle majeur à une pêche durable ;
l’Indonésie et le Sénégal annoncent aussi leur engagement.
Nouakchott – 3 février 2016.
La Mauritanie a lancé la nouvelle Fisheries Transparency Initiative
(l’Initiative pour la Transparence dans le Secteur de la Pêche – FiTI)
mercredi, signalant le début de la fin
d’une confidentialité des contrats de pêche qui facilite la surpêche
partout dans le monde.
Le long de ses 720 km de côtes, la Mauritanie
possède des ressources halieutiques parmi les plus riches au monde.
Comme d’autres nations côtières, le pays dépend fortement de la pêche
pour l’emploi, l’alimentation et la nutrition. Mais
la surpêche, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique
menacent les pêcheries de Mauritanie et celles de ces pays, tandis que
de nombreuses études démontrent les avantages d’une meilleure gestion
des ressources.
« La bonne gouvernance constitue une voie
incontournable pour sortir l’Afrique du paradoxe accablant d’être un
continent aux ressources abondantes dont de nombreux citoyens souffrent
encore de précarité, » a déclaré le Président mauritanien
Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’une conférence internationale dans la
capitale mauritanienne pour lancer officiellement la FiTI.
« Mais il ne s’agit pas seulement de transparence
dans la pêche, il s’agit de garantir notre sécurité alimentaire, ainsi
que de protéger nos emplois et nos sources de subsistance. C’est une
question de stabilité sociale, » a-t-il déclaré.
Le Sénégal et l’Indonésie se sont également engagés dans l’initiative.
« La FiTI doit nous pousser à mieux gérer nos
ressources. Nous devons en appeler à nos partenaires de l’UE, de Russie,
de Chine et du Japon à aider les pays africains à gérer leurs pêches
durablement, » a déclaré le Président sénégalais
Macky Sall. « C’est un enjeu pour l’humanité. »
« L’Indonésie est aussi engagée que la Mauritanie,
nous allons mettre en œuvre cette initiative, » a affirmé Yunus Husein,
état-major spécial de la Force Opérationnelle Anti-Pêche Illégale
Indonésienne, Non-régulée et Non-réglementée.
La FiTI est ancrée dans deux idées fondamentales :
la transparence et la participation. Ensemble, ces piliers améliorent la
qualité de l’information disponible pour faciliter les discussions
ainsi que le processus selon lequel des décisions
de gestion sont prises. La collaboration entre les gouvernements, le
secteur privé et la société civile aideront également à bâtir la
confiance nécessaire pour une gestion des pêches responsable.
Peter Eigen, l’un des plus grands activistes au
monde luttant pour la bonne gouvernance et fondateur de Transparency
International, a salué les engagements de la Mauritanie, de l’Indonésie
et du Sénégal.
« Cela démontre également le besoin urgent que nous
avons de mieux gérer le secteur de la pêche, » a-t-il dit. « La FiTI ne
pourra pas résoudre tous les problèmes, mais elle fait certainement
partie de la solution. »
Observant les longues pirogues partir en mer, Barro
Diop, un pêcheur artisanal, veut que ses enfants et ses petits-enfants
puissent eux-aussi continuer à pêcher : « Il y a des générations et des
générations qui vont venir. C’est vrai nous
on a terminé, mais nos fils et nos petit-fils, on veut qu’ils trouvent
quelque chose de meilleur, nous voulons que ces pêcheurs vivent mieux
que nous. »